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COTE D’IVOIRE: Début des audiences publiques ; la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation sur les pas de la CVJR Togo ?

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Les audiences publiques de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) ivoirienne,  ont démarré lundi matin 8 septembre à Abidjan. Une étape de la Justice Transitionnelle vient d’être amorcée en Cote d’Ivoire après une décennie de crise politique et militaire, aggravée par les violences postélectorales de 2011.

Une centaine de victimes devraient être entendues devant les commissaires de la CDVR sur les deux mois à venir. Mais déjà, la polémique sur la petitesse de la salle d’audience, le caractère discret et privé des audiences,

la composition même de la Commission qui a fait couler beaucoup d’encre à ses débuts ; l’opinion public souligne tout simplement l'improvisation de tout le processus.

Préoccupation que partage le président de la CDVR, Charles Konan Banny en ces termes : « un processus qui dandine oui...mais ces auditions "n’ont pas vocation à condamner ou à absoudre", mais "promouvoir une société qui refuse la violence, l’esprit de vengeance et l’impunité", »

Une incertitude quant à la finalité d’un processus de Justice Transitionnelle, une commission qui n’inspire guère confiance, ce fut aussi le cas de la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR) à ses débuts au Togo.

Créée par décret présidentiel en 2009, et malgré la prédiction de son échec cuisant, le rapport ayant sanctionné les travaux de la dite commission a pris en compte les attentes des uns et des autres, et a revêtu une impartialité perceptible qui a reçu l’assentiment de plus d’un.

Aujourd’hui avec ce document comme pierre d’angle pour la construction d’une nation togolaise, l’Etat, la société civile, les médias, les partenaires internationaux, chaque acteur est mis à contribution pour la réussite de ce processus, même si ce dernier va à pas de caméléon.

Lenteur et hésitation que ne cesse de rappeler la Plateforme Citoyenne Justice et Vérité (PCJV) au gouvernement, à travers non seulement le ministère en charge de la mise en œuvre des recommandations de la CVJR, mais aussi les institutions de la République comme la Cour Constitutionnelle, la Cour des Comptes, la Haute Autorité de l’Audiovisuelle et de la Communication ainsi que la Commission Nationale des Droits de l’Homme.

La PCJV exhorte toute la classe politique ivoirienne, la société civile, les médias mais surtout les citoyens du pays de l’ivoire, à panser les plaies liées à son histoire à travers ces audiences publiques, et à se donner une chance d’avancer même si le doute persiste.

Pourquoi ne pas essayer, en fin de compte, on y perd rien !