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«… les victimes peuvent percevoir leur chèque,même après les programmations à tout instant au siège du HCRRUN… » Mme Claudine KPONDZO AHIANYO

La deuxième phase du processus d’indemnisation des victimes non vulnérables s’est déroulée du 20 au 23 mars 2018 au siège du HCRRUN à Lomé. Sur les avancées et difficultés rencontrées, Mme Claudine KPONDZO AHIANYO, deuxième rapporteur et mémoire institutionnelle dudit processus, se prononce.

 Bonjour Mme AHIANYO, pouvez-vous nous dire en quoi consiste votre rôle dans le processus de Réparation enclenché par le HCRRUN ?

Mme Claudine AHIANYO : pour cette vague  comme pour les autres,  d’abord je rappelle que je suis la mémoire institutionnelle et le deuxième rapporteur du HCRRUN. Mon rôle est de superviser le  dispositif mis en place, de voir s’il y a une  faille, d’apporter des corrections et ce qu’il faut améliorer. Ensuite, je suis chargée  non seulement de remettre les chèques aux victimes mais aussi de faire le rappel et expliquer le contexte du processus de la  justice transitionnelle de la CVJR qui est en train d’aboutir avec le volet de réparation d’indemnisation. On donnera des informations sur les autres volets après.

Avez-vous pu satisfaire toutes les victimes listées ?

Mme C.A. : Depuis mardi que nous avons commencé pour cette vague, on attendait 144 victimes mais avec le problème de réseau, du changement de  numéro de téléphone et des cas de ceux qui n’ont  plus de contact, on a pu avoir 90 victimes sur les 144 ce qui fait 66% du nombre total. Nous continuons à rechercher les absents, on espère que de bouche à oreille et avec l’affichage des noms, quelqu’un verra le nom de l’un d’entre eux et le lui dira. Aussi ce n’est pas, parce qu’ils ne sont pas arrivés pendant la programmation qu’ils ne peuvent plus percevoir leur dû,  nous sommes là tout au long du processus et  ils peuvent passer percevoir  leur chèque à tout instant.

Avez-vous rencontré certaines difficultés au cours de la semaine ?

Mme C.A. : Les actions planifiées pour la semaine se sont bien passées sauf la journée d’aujourd’hui, le 23 mars, où il y a eu un incident  par rapport à une famille qui n’était pas contente du montant qui leur a été remis, et qui s’est empressée de montrer leur mécontentement sur YouTube. Et pourtant,  la procédure leur avait été bien expliquée, procédure qui les autorisait en cas d’une quelconque insatisfaction à s’adresser à l’huissier en laissant à son niveau un écrit, expliquant les insatisfactions en déposant aussi le chèque reçu. L’huissier certifiera à son tour que le chèque n’a pas été pris et un rapport sera fait au gouvernement à cette occasion. Il revient maintenant au gouvernement de décider de l’action à mener par la suite. On peut dire que  c’est le seul incident qui a essayé d’arrêter le  processus, mais bon, on s’attendait à cette possibilité.

Et donc, le processus se déroule bien, sauf l’incident qui s’est produit dans  la journée d’aujourd’hui ?

Mme C.A. :Oui. Il faut dire que depuis le commencement du processus en décembre dernier,  aussi bien  avec les victimes nommées, les victimes vulnérables, c’est-à-dire celles qui ont les  balles dans le corps  et les non-vulnérables, on n’a pas eu de problème c’est seulement aujourd’hui, avec l’incident signalé plus haut.

 

Cet incident sera géré de quelle manière, finalement ?

Mme C.A.: La famille concernée doit suivre la  procédure que nous avons mise en place, celle de voir l’huissier pour lui exposer leur mécontentement en ce qui concerne le chèque qui leur a été remis et leur refus de retirer le chèque. Soit ils reprennent  une procédure pénale devant la justice, soit, ils attendent une réponse des autorités gouvernementales. A notre niveau, un rapport sera transmis aux autorités gouvernementales.

 Il faut noter que notre rôle est de mettre en œuvre le programme de réparation tel que recommandé par la CVJR et qu’il revient aux autorités gouvernementales, uniquement, de décider s’il pourra avoir changement ou pas. Nous n’avons pas d’avis personnel à donner sur le sujet, mais un rapport à élaborer et à transmettre à qui de droit.

Le volet d’indemnisation se poursuivra dans d’autres villes. Comment comptez- vous procéder ? 

Mme C.A. : Déjà le lundi 26 Mars, nous partons sur Aného où nous y passerons quatre (04) jours. Durant ces quatre jours, nous aurons à prendre en charge les victimes  d’Aného et environs, c’est-à-dire Aného,  Vogan et  bas-mono. Disons qu’ils sont plus de 100 victimes pour la phase d’indemnisation.  Nous laisserons passer la fête de la pâque qui est très importante aux chrétiens avant de continuer sur les autres villes.  

Après la fête, plus précisément du 3 au 7 ou 8 avril, on sera à Tsévié dans la préfecture de zio et les préfectures environnantes, à savoir le Zio et le Yoto. En principe Kévé, devrait en faire partie mais à cause de la distance, on les a fait venir plutôt à Lomé. Suite à cela, nous serons successivement  dans les plateaux, la Centrale, la Kara et les Savanes.  Ce n’est que la première phase des victimes de 2005.

Cela nous permet d’épuiser  les 2 milliards mis à notre disposition par l’Etat pour  couvrir les 2475 victimes.  Dès notre retour à Lomé, on fera la programmation pour les 5 milliards que L’Etat met à notre disposition. Notons déjà que pour l’année 2005, nous avons plus de 7000 victimes et  le processus  couvre de 1958 à 2005,  ce qui fait les   22415 victimes  répertoriées dans la base de données de la CVJR.

Quelle sera la durée du  processus de Lomé à Cinkassé ?

Mme C.A. : Plus d’un mois, nous avons fait une programmation qui ira jusqu’au 28 juin mais on ne sait  pas ce qui nous attend sur le terrain. C’est nous-mêmes qui sommes victimes car on va abandonner nos familles  pour aller indemniser les gens. Mais on est dédié à la tâche, donc on doit le faire.

Merci Madame AHIANYO

Mme Claudine AHIANYO : c’est moi qui vous remercie.

 

 

Interview réalisée par : Diyane Ghislaine, Donga Talaki, Apou Nana Mariam

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