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Photo de famille des Volontaires de la Paix de la PCJV
Opérationnalisation du Mécanisme d'Alerte Précoce avec l'appui de l'Union Europénne, lors de la Présidentielle de 2015 au Togo
Débat public sur le Processus de Réconcilation en lien avec la Décentralisation
Activité organisée par la PCJV en 2016-Vue partielle des participants
Personnes Ressources lors du Forum National sur le Processus de Justice Transitionnelle en 2014
La PCJV est la cheville ouvrière de cette activité

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Crise au Togo : un médiateur pour le dialogue du 15 février prochain ?

La crise politique qui secoue le pays depuis Aout 2017, pourrait très bientôt tirer à sa fin. Pour cause, les antagonistes sont appelés à un dialogue le 15 février 2018. C’est ce que l’on peut retenir d'un communiqué officiel signé par le ministre ghanéen de la sécurité Albert Kan-Dapaah, et le ministre d’Etat guinéen Tibou Kamara - émissaires

des présidents Nana Akufo-Addo et Alpha Condé, et lu à la télévision nationale togolaise. La question que l’on se pose est la pertinence de la présence ou non d’un médiateur à ce dialogue. Pour ce faire, la rédaction de la PCJV voudrait éclairer l’opinion sur le rôle du médiateur et les raisons de sa nécessité.

La médiation peut être envisagée en cas de conflit, lorsque les parties divergent d’opinion et ne parviennent pas à s’accorder. C’est une façon amiable de régler un conflit entre deux ou plusieurs personnes. Une personne indépendante et neutre appelée le médiateur aide les parties à trouver un arrangement acceptable, ensemble, et de manière autonome. Il faut bien entendu que les parties aient la volonté de résoudre leur conflit. Le médiateur veille à rétablir le dialogue, l’écoute et la compréhension entre les parties.

La médiation peut intervenir lors de nombreux différends, comme ceux de voisinage, patrimoniaux, commerciaux entre clients et partenaires, entre employeurs et employés, ou encore entre acteurs politiques comme c’est le cas actuellement au Togo. Elle s’effectue toujours sur une base volontaire ; nul ne peut être contraint de participer à une médiation.

La loi reconnaît deux types de médiation, la médiation volontaire qui a lieu lorsque les parties en désaccord ont recourt à un médiateur professionnel sans l’intervention d’un juge. Quand la médiation est ordonnée par un juge au cours d’une procédure, on parle de médiation judiciaire. Dans les deux cas,  la médiation peut être suspendue sur simple demande d’une des parties, si elle estime que la poursuite de cette procédure n'est pas dans son intérêt. Le médiateur peut également ordonner la suspension, s’il estime que les règles du jeu ne sont pas respectées ou qu’il n’est plus en mesure d’accomplir sa mission, dans ce cas, il en informe les parties.

Dans la crise qu’a connu le Burkina-Faso en 2013, suite à la tentative de modification d’un article de la Constitution, qui limitait à deux, le nombre de mandats présidentiels par le président Blaise Compaoré, des centaines de milliers de Burkinabè étaient descendus dans les rues pour dénoncer ce projet de loi. Suite au soulèvement populaire, le président Compaoré quitte le pouvoir en octobre 2014. Le diplomate Michel Kafando désigné comme président de la transition, fut renversé du pouvoir par un coup d’Etat en 2015. Suivra la médiation du dimanche 20 septembre à Ouagadougou, pour trouver une porte de sortie à la crise. Celle-ci a été conduite par les présidents sénégalais et béninois, qui ont finalement proposé un "projet d'accord politique de sortie de crise" au Burkina Faso.

L’avantage d’une médiation réside dans le fait que les parties peuvent à tout moment tenter de résoudre leur litige via la médiation, même lorsqu’une procédure judiciaire a déjà été engagée. Le médiateur ne prend la défense d’aucune des parties. Il est impartial et veille à ce que les discussions se déroulent dans la dignité et le respect réciproque. Aussi, les solutions ne sont pas imposées au parties, elles décident ensemble de la solution qui leurs conviennent.

Diyane Ghislaine

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